Le respect des traditions et coutumes constitue le code de courtoisie du touriste. La première épreuve à laquelle tout visiteur est soumis est le cérémonial du thé. L'usage généralisé du thé (afeï en tamahaq ou chaï en arabe), vers 1925, a modifié profondément le milieu saharien. Comme l'alcool en Europe, c'est un symbole des relations sociales. L'usage du "teï" rompt la monotonie des jours, c'est devenu un besoin, une drogue. Concentré et très sucré, c'est aussi la boisson tonique, le remontant indispensable au cours des longues méharées.

La préparation en est minutieuse, les ustensiles immuables : une bouilloire, deux théières et de petits verres. Le thé a ses rites, les ignorer, c'est risquer de froisser son hôte. Les invités se voient proposer trois verres, ni plus ni moins, mais pour les estomacs délabrés, les foies fragiles, il y a des accommodements !

On peut annoncer que, pour raison de santé, on ne boit pas le premier verre mais celui du milieu; dans les cas extrêmes, tout en restant poli, on peut dire "je ne bois que le troisième" (le moins fort). En revanche, il serait inadmissible d'accepter le premier verre (le meilleur) et de refuser les suivants. Les enfants ont droit au quatrième verre qui ne contient plus guère de théine et ne peut leur faire de mal. Il arrive que l'on offre le quatrième verre (appelé "fantaisie"...) aux invités.

On s'abstiendra de remarques sur la qualité de la nourriture, bonne ou médiocre; cependant on peut dire qu'elle est bien préparée (ikna)

Dans les maisons, les zériba (huttes) ou sous la tente, les invités s'assoient à même le sol ; des tapis ou des couvertures sont déployés pour recevoir l'hôte. Celui-ci prendra soin de retirer ses chaussures au moment d'entrer.

Savoir-vivre dans les
campements et ailleurs...

 

Ce texte est extrait du Guide Bleu Hachette 2000